La SARL est une forme de société très répandue. Elle peut être constituée avec une seule personne et permet de limiter la responsabilité des associés.

 

1. Caractéristiques de la SARL

 

Capital
Il n’y a pas de capital minimum en SARL.
NB : il est possible de constituer une SARL avec un capital variable.

 

Associés
Les associés d’une SARL peuvent être des personnes physiques ou morales.
La SARL peut avoir un (on parle alors d’EURL) ou plusieurs associés, dans la limite de 100.
NB : Une EURL ne peut pas être associée d’une autre EURL.
Les associés n’ont pas la qualité de commerçants.
La SARL peut recevoir des apports en numéraire, en nature ou en industrie.

 

Apports
Apport en numéraire : il s’agit d’un apport d’argent.
Lors de la constitution de la société, les sommes apportées doivent être libérées (c’est-à-dire déposées sur un compte ouvert auprès d’un établissement de crédit) à hauteur de 20 %, le solde devant être libéré en une ou plusieurs fois dans un délai de 5 ans à compter de l’immatriculation.
Apport en nature : il s’agit d’apporter des biens autres qu’une somme d’argent.
Ils doivent être intégralement libérés dès la constitution, c’est-à-dire que les biens apportés doivent être dispo- nibles.
L’évaluation des apports en nature doit être réalisée par un commissaire aux apports dont le rapport sera annexé aux statuts.


Exception : les futurs associés peuvent décider à l’unanimité de ne pas recourir à un commissaire aux apports sous réserve de respecter deux conditions :
- aucun apport en nature n’a une valeur excédant 30 000 euros ;
- la valeur totale de l’ensemble des apports en nature ne dépasse pas la moitié du capital.

Apport en industrie : cela consiste en un apport de savoir- faire ou de connaissance.

 

Gérance
La SARL peut avoir un ou plusieurs gérants mais uniquement des personnes physiques.
Ils sont responsables pénalement et civilement des fautes commises dans leur gestion.
Leur responsabilité fiscale peut également être retenue en cas de fraude ou de non-respect répété des obligations fiscales.

 

Responsabilité des associés
La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports.
NB : si les associés ont accordé des garanties personnelles (comme un cautionnement) pour les prêts consentis à la société, cet aspect perd de son intérêt.
La qualité d’associé octroie :
• un droit d’information : ce droit comprend non seulement l’accès à certains documents préalablement à la tenue d’une assemblée générale (bilan, compte de résultat, rapport de gestion, texte des résolutions proposées et rapport du commissaire aux comptes) mais aussi un droit d’information permanent sur une liste de documents fixés par le code de commerce.
Ainsi, tout associé a le droit de demander à ce que lui soit communiqué les statuts à jour de la société et, concernant les trois derniers exercices, les comptes annuels, inventaires, rapports soumis aux assemblées (rapport de gestion, rapport sur les conventions réglementées) et procès-verbaux des assemblées générales.
• un droit aux bénéfices : cela signifie que l’on ne peut pas priver un associé de ses droits dans le bénéfice de la société.
• un droit de participation aux décisions collectives : tout associé a le droit de participer aux décisions collectives, ou de se faire représenter lors des assemblées.

 

Transmission des parts sociales
Cession/ donation :
En principe, les parts sont librement cessibles entre associés, conjoints, ascendants et descendants.
Néanmoins les statuts peuvent prévoir des clauses d’agrément limitant la cessibilité des parts.

Décès :
En principe, les parts sont librement transmissibles au conjoint survivant, aux héritiers et ayants-droit.
Ici encore, des clauses d’agrément peuvent également être prévues.
NB : les parts représentatives d’un apport en industrie ne sont pas transmissibles que ce soit par cession, donation ou décès.

 

Nomination d’un commissaire aux comptes
La nomination d’un commissaire aux comptes est obligatoire lorsque deux des trois seuils suivants sont dépassés :
- total du bilan supérieur à 1,55 M€ ;
- chiffre d’affaires hors taxes excédant 3,1M€ ;
- effectif supérieur à 50 salariés.

 

2. Régime fiscal de la SARL

 

Le régime fiscal applicable de plein droit diffère selon que la société compte un ou plusieurs associés.

 

L’EURL
Lorsque la société est unipersonnelle, elle relève de plein droit de l’impôt sur le revenu.
La société peut opter pour son assujettissement à l’impôt sur les sociétés, mais cette option est irrévocable.

 

La SARL
En présence de   plusieurs associés, la SARL est passible de l’impôt sur les sociétés. Néanmoins, il est prévu deux situations dans lesquelles l’option pour l’impôt sur le re- venu est possible.

La SARL de famille
Une SARL composée uniquement entre parents de ligne directe, entre frères et sœurs ainsi que les conjoints ou partenaires de PACS et exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale ou agricole, peut opter pour l’impôt sur le revenu.

 

Cette option n’est pas irrévocable. Une fois l’option pour l’impôt sur le revenu révoquée, il n’est plus possible d’opter à nouveau pour le régime de l’impôt sur le revenu.


NB : les SARL exerçant des activités civiles (autres qu’agricoles)  ou libérales sont exclues de l’option.

Les SARL créées depuis moins de cinq ans
Les SARL peuvent sous certaines conditions opter tempo-
rairement pour l’impôt sur le revenu.
Sont visées, les SARL :
- dont les titres ne sont pas cotés ;
- et qui sont détenues à hauteur de 50 % au moins par des personnes physiques et à hauteur de 34 % par une ou plusieurs personnes physiques exerçant une fonction de direction dans la société.

Pour être éligible, la société doit :
- être créée depuis moins de cinq ans ;
- exercer à titre principal une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale ;
- employer moins de 50 salariés et réaliser un chiffre d’affaires annuel ou avoir un total de bilan n’excédant pas 10 millions d’euros au cours de l’exercice.
Cette option cesse de produire ses effets au terme du cinquième exercice sauf dénonciation anticipée dans les trois premiers mois de l’exercice concerné.

 

3. Statut social et fiscal du dirigeant
L’affiliation du gérant au régime des salariés ou au régime des non-salariés va dépendre du caractère majoritaire ou non de la gérance, c’est-à-dire de sa participation dans le capital de la société.

 

Pour apprécier le caractère majoritaire ou minoritaire de la gérance, il faut tenir compte :
- de l’ensemble des parts détenues par tous les gérants ;
- en y ajoutant les parts détenues par le conjoint, le partenaire lié par un PACS et les enfants mineurs non émanci- pés du ou des gérants
NB : lorsque le gérant est majoritaire et relève du régime des non-salariés, ses cotisations sociales sont calculées sur la base de sa rémunération de gérance augmentée d’une partie des dividendes qu’il perçoit.

 

4. Régime fiscal des associés

 

SARL passibles de l’impôt sur les sociétés
Les distributions de dividendes sont imposées dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers.
Ils sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu au nom de l’associé après application d’un abat tement de 40 %.
Ils subissent également les prélèvements sociaux au taux global de 15,5 %.

 

SARL relevant de l’impôt sur le revenu
Dans ce cas, les bénéfices réalisés par la société sont réputés acquis à la clôture de l’exercice par les associés.
La quote-part de bénéfices revenant à l’associé est imposé à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux, des bénéfices non commerciaux ou des bénéfices agricoles en fonction de l’activité exercée par la société.

 


Votre expert-comptable Novatis Expertise peut vous accompagner.
Contactez nous  pour  un  diagnostic


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Convocation des associés de SARL aux assemblées générales : avec ou sans recommandé ?

 

Selon les dispositions de la loi spécifiques aux sociétés à responsabilité limitée (SARL), les associés doivent être convoqués à une assemblée générale au moins 15 jours avant la réunion de l'assemblée par lettre recommandée.

Mais d'autres dispositions légales, relatives à la résolution amiable des différends, prévoient qu'une notification en la forme ordinaire peut toujours être faite par remise contre émargement ou récépissé, même lorsque la loi n'a prévu que la notification par la voie postale. La question s'est alors posée de savoir si cette règle était applicable aux convocations des associés de SARL aux assemblées générales. En d'autres termes, ces derniers peuvent-ils être convoqués autrement que par lettre recommandée ?

À cette question, la ministre de la Justice a répondu par la négative. Les associés de SARL doivent être convoqués aux assemblées générales par lettre recommandée.

Précision :  les dispositions légales prévoyant la possibilité de substituer une remise contre émargement ou récépissé à un courrier postal traitent de la notification par le greffe de décisions de justice. Selon la ministre, elles ont donc « un objet procédural et n'[ont] pas, en principe, vocation à s'appliquer » au mode de convocation des associés de SARL.

Rép. min. n° 18357, JOAN du 1er octobre 2013

Télécharger la fiche pratique